Paroisse de l’ancien diocèse de Cornouaille maintenue lors du Concordat, le monastère de Loctudy, qui parait avoir été fondé à la fin du Xe siècle par Saint-Tudy, fut usurpé au XIe siècle par les seigneurs de Pont-l’Abbé qui s’en proclamèrent seuls patrons et y créèrent une collégiale dont la présentation à l’un des canonicats était prétendue par l’abbé de Saint-Gildas-de-Rhuys.
Le 8 janvier 1224, en présence de Josse, archevêque de Tours, Hervé de Pont-l’Abbé et sa mère résignèrent leur patronage entre les mains de l’évêque Raynaud qui les tint quittes, eux et leurs vassaux, des fruits de leur spoliation. Jusqu’à la Révolution, la paroisse était limitée par le pont qui traverse la mer à Pont-l’Abbé et l’église des Carmes en faisait partie. Au nord-ouest, elle s’étendait jusqu’à la chapelle Saint-Côme-et-Saint-Damien, actuellement en Plomeur et qui en faisait alors partie. A l’Ouest, elle était bordée par la paroisse de Plonivel actuellement en Plobannalec. La ligne de démarcation longeait le ruisseau de Kerforn, passant entre Kozcastel et Lohan, puis par Kerizec et Lodonnec.
Elle comprend une nef de quatre travées avec bas-côtés puis un chœur d’une travée droite et d’un rond-point de cinq arcades avec carole sur laquelle s’ouvrent trois chapelles rayonnantes. Elle date de l’extrême fin du XIe siècle et des premières années du XIIe siècle.
La façade ouest a été refaite en 1760, puis l’église modifiée en élévation par Bigot en 1845, époque où le bas-côté sud, qui avait été légèrement modifié au XVe siècle, fut rétabli dans son état primitif. Au cours de ces derniers travaux, l’architecte constata qu’autrefois une tour lanterne était portée par les quatre derniers piliers de la nef actuelle. Il semble donc, étant donné la forme barlongue des premiers piliers, que la nef a été réduite d’une travée en 1760. L’édifice présente une grande ressemblance avec Saint-Gildas-de-Rhuys et appartient également à l’École de la Loire.
Il est à noter cependant que, malgré sa couverture en charpente, il existe de larges doubleaux prenant naissance un peu au-dessus des grandes arcades. Si cette disposition est justifiée pour la travée portant la tour lanterne et peut-être parce que les ailes formant transept avaient été prévues, elle demeure dans la nef sans nécessité constructive. Les grandes arcades de celle-ci, très élevées, sont à doubles rouleaux; la section des piliers qui les supportent est très irrégulière : d’abord barlongue, puis de longueur moindre et ensuite symétrique.
Les chapiteaux, à épannelage presque cubique, sont décorés de motifs géométriques ainsi que les bases, seul l’un de l’absidiole nord-est est historié. Les fenêtres hautes de la nef sont très ébrasées à l’intérieur ; celles des bas-côtés ont été refaites au XIXe siècle. Au-dessus des arcades du rond-point, des fenêtres aveugles s’ouvrent sur une galerie entre les voûtes de la carole et la toiture de celle-ci. Pour qu’elles éclairent le chœur, il eût fallu une toiture très plate comme celle des monuments méridionaux. Les chapiteaux du rond-point sont décorés d’étoiles et de cercles se recoupant.
Le premier orgue fut installé par les frères Mack en 1972, à la suite de la fermeture du Grand-Séminaire de Quimper. L’abbé Louis Corvest – recteur de Loctudy – acquiert l’orgue de la chapelle du séminaire. L’instrument, sans son buffet d’origine, est remonté par les Frères Mack, facteurs d’orgue à Saint-Brieuc. L’instrument comportait 15 jeux constitués à partir de la tuyauterie provenant du séminaire complétée par du matériel Laukhuff. La partie sonore de l’instrument prend place dans la loggia située au revers de la façade occidentale tandis que la console trouve place dans le bas-côté nord de l’église près de la sacristie. Cet orgue rencontra très vite des problèmes inhérents à sa conception : accord difficile du fait d’une mauvaise implantation de la tuyauterie, soufflerie et mécanique inaccessible. L’instrument deviendra pratiquement muet dans les années 2000. Quelques passionnés réussiront à le refaire parler à coup de scotch et à le maintenir « accordé » jusqu’à l’installation du nouvel instrument en 2013.
En décembre 1993, Louis Quillivic et quelques autres personnes fondent l’association des Amis de l’orgue de Loctudy dont le but principal est de redonner vie à l’orgue de l’église. La décision de reconstruction de l’instrument est entérinée le 2 juin 2000 par le Conseil municipal présidé par Gustave Jourdren, Maire. Cependant, ce projet va souffrir de difficultés administratives et tomber en sommeil. En septembre 2009, la relance de l’association, conjuguée avec la volonté de la municipalité sous la mandature de Joël Piété, permet de faire aboutir le projet d’un orgue neuf.
Le nouvel orgue, construit par la Manufacture Giroud-Successeurs, est inspiré tant pour le buffet que pour la partie sonore par la facture nord-allemande. Il a été installé dans l’église à la fin de l’année 2013 puis harmonisé dans les premiers mois de l’année 2014 par Jacques Nonnet dirigeant de la Manufacture d’orgue Giroud-Successeurs. Les sculptures du buffet sont l’œuvre de Christian Dessane dont l’atelier est situé à Armes en Bourgogne et avec l’aide de Lise Chaffard. Les sculptures sont inspirées par les motifs figurant sur les chapiteaux de l’église de Loctudy et par les bords marins du Pays Bigouden : mouvements d’algues, poissons stylisés.
Chapelle de Porz-Bihan
Dédiée à Notre Dame, elle doit son nom à ce que la mer venait jadis à proximité. Dans le placitre, aujourd’hui désaffectée. De plan rectangulaire, elle a été plusieurs fois modifiée. Le chœur a été diminué pour permettre l’élargissement de la route. Le nouveau chevet conserve un remplage de la fin du XIIIe siècle et il est séparé de la nef par un petit arc diaphragme reposant sur des piliers également du XIIIe siècle.
Chapelle Notre Dame-Du-Croaziou ou Notre-Dame des Croix
A l’entrée de Loctudy en venant de Pont-l’Abbé, la chapelle est un édifice de plan rectangulaire avec chevet arrondi. Elle date du XVIIe siècle et doit son nom à l’existence, à proximité de la chapelle, de deux croix, d’où le pluriel croaziou ou croachou (l’une porte un Crucifix compris dans un panneau à accolades, rue du Suler; l’autre est ruinée, ne subsiste qu’un socle rectangulaire dont seule l’une, la croix celtique, est visible). Son existence est liée à la famille de Penfentenyo habitant le manoir de Kervéréguen à 500 mètres au Sud-Ouest. Remplaçant un édifice antérieur plus petit, la chapelle actuelle a été construite en 1649 suite à un vœu qui a été exaucé. La porte d’entrée du pignon occidental est un réemploi d’une construction du XIVe siècle et elle est surmontée d’un clocher typique du XVIIe siècle. Au cours de la Révolution, la chapelle a été pillée, vendue et dépouillée de ses boiseries pour se retrouver réduite à ses quatre murs. En 1986, la chapelle devient propriété communale.
A l’intérieur, vous y trouverez un retable en bois du XVIIIe siècle. L’autel, de la même époque, n’est autre que l’ancien maître-autel de l’église paroissiale. A cela s’ajoutent des statues de la Vierge à L’Enfant (XVIIIe siècle) et une autre Vierge à L’Enfant, dite Notre Dame de Miséricorde, œuvre de J.-P. Fréour, 1947.
Chapelle Saint-Quido
C’était l’une des chapelles de dévotion de l’ancienne paroisse de Plonivel qui fut supprimée en 1789.
L’actuel quartier de Larvor, où elle se trouve, a alors été rattaché à la commune et la paroisse de Loctudy.
A proximité immédiate de cette chapelle, à l’abside ronde, une fontaine ou Saint Quido, reconnaissable à sa crosse, lève la main pour bénir. A côté, une auge ronde, un bénitier est peut-être une ancienne stèle. Les inscriptions sont d’une grande simplicité y compris celles du lanternon du clocher.
Le chœur abrite des statues anciennes du XVe – XVIe siècle notamment une Vierge à l’Enfant et deux statues de saints présentés en évêque. La statue de la Vierge à l’Enfant est en bois et l’ellipse du manteau fait une auréole à l’enfant qu’elle présente. Les statues des deux évêques portent les mêmes symboles, un livre, une crosse, une mitre. L’un est Saint-Quido, l’autre reste sans nom (certains pensent à Saint Brieuc). Près de la porte sud, un bénitier incorporé est décoré de quatre poissons. Les bateaux que l’on porte en procession rappellent la vocation maritime du quartier de Larvor.
Chapelle Saint-Oual
C’est une chapelle discrète, située à quelques pas de la plage de Lodonnec et qui se niche dans un cadre verdoyant parmi les habitations, au bout de la venelle Saint-Tual. Elle date du XVIIe siècle et fut restaurée en 1966 grâce à un élan de générosité populaire. Le saint de la chapelle est Tugdual, dérivé de « Tudi », dont le diminutif est Tual. De petite taille (50m² soit une assemblée d’environ 80 personnes), la chapelle est de forme rectangulaire. Dans l’abside se trouve une petite fenêtre datant du XVe siècle dans laquelle fut introduit un vitrail au style moderne en 1975 par Suzanne Masson, fondatrice de l’association « Notre Maison », et avec l’aide du Père Bernard Descamps, prêtre de la « Porte Ouverte ». La fontaine, aujourd’hui située aux pieds de la chapelle, bien que ce ne fût pas sa position initiale, était réputée pour guérir la coqueluche. De chaque côté du vitrail se trouvent deux anciennes statues colorées datant du XVIIe siècle : Saint Jean l’Evangile et l’apôtre se reconnaît au calice qu’il porte et Saint Mathieu à son évangile. La confrérie des Cordonniers a offert le rétable avec les statues de Crépin et Crépinien et une Vierge, à l’entablement supérieur.