Patrick Chever

« Le patrimoine, c’est quelque chose qui me tient particulièrement à cœur, à moi comme à mes amis d’Histoire Locale. Je prends plaisir à faire découvrir aux visiteurs le port de pêche. L’association Histoire locale s’occupe aussi de la valorisation des enclos paroissiaux. Nous avons cartographié tous les puits et fontaines. Pour moi, c’est ça, la valorisation du Patrimoine. Nous aimons l’histoire de notre territoire et nous voulons la faire partager au plus grand nombre. Grâce au musée de la conserverie, il y aura encore plus de visiteurs avec qui partager notre passion. »

Après avoir passé une bonne partie de sa vie en mer, dont 20 ans à la barre de son propre chalutier en tant qu’armateur, Patrick Chever est toujours aussi attaché au monde maritime. Bénévole actif depuis de nombreuses années au sein de l’association Histoire locale, il s’est également engagé depuis 2017 auprès de l’association des Amis de la conserverie Alexis Le Gall (ACAL). Fin maquettiste naval, féru d’histoire et de recherche archivistique, cet amoureux de Loctudy n’a pas hésité à céder une partie de sa collection de photographies d’époque aux porteurs du projet muséal de la conserverie Alexis Le Gall. Il nous raconte son parcours et son engagement :

Question 1 : Pouvezvous nous décrire votre parcours professionnel ?

J’ai été patron pêcheur toute ma vie. J’ai passé une quarantaine d’années en mer, sur un chalutier. J’ai pris la mer en 1961, au tout début du port de Loctudy. Ma passion première, c’est la pêche. J’ai notamment pêché la langoustine durant de nombreuses années. Je suis aussi passionné par la guerre 191418 en raison des nombreuses épaves qui ont coulé devant chez nous à cette époque.

Loctudy c’est ma commune. J’y suis né. Son port, c’est comme ma deuxième maison. J’ai vu toute son évolution. Je me suis intéressé aux archives qui racontent les prémices du développement portuaire, vers 1847, époque où je n’étais pas encore né, à l’histoire de la pomme de terre en passant par le port de commerce, avant l’essor du port de pêche. J’ai fait partie de l’équipe qui a ouvert la première criée à Loctudy en 1965. J’ai ensuite assisté à l’évolution du port de pêche jusqu’à la création du port de plaisance en 1991.

Mon métier initial consistait à pêcher du poisson, non à le travailler ou le vendre. J’ai découvert la conserverie Alexis Le Gall par l’intermédiaire de Pierre Quillivic, Jean Laouenan et Daniel Le Prince.

Question 2 : Qu’estce que vous inspire la notion de patrimoine ?

Le patrimoine, c’est quelque chose qui me tient particulièrement à cœur, à moi comme à mes amis d’Histoire Locale. Je prends plaisir à faire découvrir aux visiteurs le port de pêche. Je suis surtout spécialiste de cette partie de l’histoire de la commune. Je présente les différentes façons de pêcher, tous les engins de pêche, du chalut chanvre avec lequel j’ai débuté ma carrière, jusqu’au polypropylène utilisé comme matériau pour les navires actuels. Ce sont des sujets qui m’ont toujours intéressé. L’association Histoire locale s’occupe aussi de la valorisation des enclos paroissiaux. Nous avons cartographié tous les puits et fontaines. Pour moi, c’est ça la valorisation du patrimoine. Nous aimons l’histoire de notre territoire et nous voulons la faire partager au plus grand nombre. Grâce au musée de la conserverie, il y aura
encore plus de visiteurs avec qui partager notre passion.

Question 3 : Pouvezvous nous parler de votre rôle dans le cadre du projet muséal de la conserverie Alexis Le Gall ?

Comme je suis très attaché au port de Loctudy, à mon métier et à l’histoire de ma commune, lorsque j’ai appris que la mairie s’engageait dans un tel projet, je me suis dit : « c’est super ! ». Je n’ai pas fait partie des tous premiers bénévoles qui ont démonté le matériel de l’usine, tout simplement parce que j’ignorais à ce momentlà que ce type de démarche avait été entamé. Quand j’ai su que Guy Cosnard avait créé l’association des Amis de la conserverie Alexis Le Gall, je me suis dit : « Il faut y aller ! ». J’ai adhéré à l’association au cours de sa 2e année d’existence. En tant que membre actif de l’association Histoire Locale, j’ai proposé à mes amis d’en faire autant, en leur disant : « Ce serait quand même dommage de passer à côté de ce projet. Notre commune a cette chance d’avoir une conserverie très bien préservée. Il n’y en a pas d’autres sur le territoire. Il faut y aller ! ». Tout le monde à Histoire Locale m’a répondu « Ok ». Comme je suis collectionneur de photographies d’époque, j’ai fait don des droits de diffusion d’un certain nombre d’entre elles à Jean Laouenan et Pierre Quillivic, pour le projet muséal de la conserverie Alexis Le Gall.

Question 4 : Quels sont les grands défis que vous avez eu à relever dans le cadre de ce projet muséal ?

Je sais qu’il y a toute une équipe qui a eu beaucoup de défis à relever pour faire aboutir ce projet. Je pense notamment à Jean Laouenan, Pierre Quillivic, PierreJean Desfossé, Daniel Le Prince et Serge Duigou. Personnellement, je n’ai pas eu de défi particulier à relever sur ce projet. J’y ai contribué par le don de ma collection de photographies. Ce projet muséal m’a surtout permis de connaitre le fonctionnement de la transformation de la sardine, dont j’ignorais absolument tout auparavant. Autant, je connaissais très bien le fonctionnement du mareyage de la langoustine et son circuit à partir de la criée, autant je n’y connaissais rien à la sardine. Ce sont Pierre [Quillivic] et Daniel [Le Prince] qui m’ont initié au fonctionnement des conserveries. Du coup, je me suis lancé dans l’étude de l’histoire de la sardine et il y a deux ans, je me suis rendu à SaintGillesCroixdeVie pour visiter les conserveries. J’ai vu comment ça se passait làbas et je peux d’ores et déjà vous dire que chez nous, ce sera mieux !

Question 5 : Quel est votre plus beau souvenir sur ce projet muséal ?

Je pense que mon plus beau souvenir, c’est celui que je me crée aujourd’hui en visitant le musée dont les travaux sont pratiquement achevés. Le voir aujourd’hui resplendissant en l’ayant connu dans son état de délabrement avancé c’est une belle victoire. Le fait d’avoir eu l’opportunité de suivre l’évolution du projet tout au long de sa transformation, permet de mesurer le chemin parcouru et de se dire que ça valait vraiment le coup. Aujourd’hui, pour que le projet soit un succès, il faut que l’ensemble des Loctudistes l’adoptent. Je souhaite de tout cœur que le projet soit porteur de fierté par l’ensemble des habitants. Personnellement, j’espère que j’aurai prochainement l’occasion de faire découvrir aux visiteurs le musée de la conserverie, comme je leur fais aujourd’hui découvrir le port.

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